La perversion c’est une affaire de goût, c’est comme la bouffe chinoise : on aime ou on n’aime pas. N’empêche que quand on est chinois on a pas le choix !

sunset.

Putain, ce que ça peut faire du bien. T'avais besoin de ça. Dès la sonnerie de ton dernier cours, t'avais foutu le camp. Pas question de rester enfermé une seconde de plus. T'avais besoin d'air, de nature, de voir un truc qui soit pas artificiel: t'avais besoin de la mer quoi. C'était un de tes moyens préférés pour te vider la tête, avec le foot et la débauche. Sauf que pour les deux autres, faut être plusieurs. Là, t'avais juste besoin d'être seul, loin de tout: les cours, les soucis, l'avenir... Tu voulais plus penser à tout ça, tu voulais surfer, te laisser submerger uniquement par l'eau et par rien d'autre.

Tu sais pas combien de temps t'as passé dans l'eau mais quand t'en es enfin sorti, serein et vidé de tout, le soleil commençait à se coucher à l'horizon. C'est un des moments que tu préfères ça, le coucher du soleil. T'es pas un petit romantique à deux balles, non, t'es juste un mec qui des fois est capable d'apprécier la nature à sa juste valeure. C'est particulièrement vrai avec la mer et la plage. Tu rejoins tes affaires, t'es pas le seul sur la plage. Ton regard glisse sur les silhouettes en maillot de bain. A cette heure-ci de la journée, la température est encore assez élevée pour qu'on puisse se permettre d'arpenter la plage en petite tenue. Tu vas pour te détourner quand tu repères une silhouette que tu connais: longiligne et mince, blonde et belle à croquer. C'est Djazia, tu en mettrais ta main à couper.

Cette fille, tu l'as rencontrée de manière assez atypique. Elle t'a pris pour quelqu'un d'autre et giflée devant un bon nombre de témoins avant de se rétracter. Ca remonte à un bon moment maintenant. La deuxième, t'as un peu pris ta revanche pour elle. Certes tu l'as vu un peu tard mais t'aurais pu évité de lui renverser ton café dessus. Puis vous aviez commencé à faire connaissance après ça. Après tout entre sportifs du même âge, c'était normal non ? Ton attitude n'était pas tout à fait désintéressée c'est vrai, elle est populaire et tu n'en as jamais assez d'être populaire. Alors sortir avec cette fille, ce serait tout bénéf' pour toi. Elle est canon et intéressante, que demande le peuple ? Tu t'empares de tes affaires et tu t'approches d'elle avec ton sourire en coin habituel.

« Voyez vous ça, Melle Lewinsky qui prend le soleil. »

Le soleil caresse son visage encore endormi, un sourire se dessine sur ses lèvres et doucement Djazia émerges de sa sieste. Se positionnant sur le dos, elle s’étire un petit moment avant de faire craquer les articulations de ses doigts. Après son heure d’anglais, elle avait décidé de se donner le temps d’une sieste avant d’aller courir à la plage pour s’entraîner. Délaissant son jogging, pour un short de sport et son haut pour une brassière, elle releva ses cheveux en une queue de cheval haute et accrocha son lecteur de musique à son bras, montant le volume à fond. Hochant la tête au rythme de la musique, elle enfila ses baskets et partie s’étiré dehors. Le soleil commençait à se coucher, une légère brise s’éleva, ébouriffant au passage les quelques mèches de cheveux s’échappant de la queue de cheval. Bon c’est partie ! Elle se mit en route, commençant doucement avant de rejoindre la plage et de mourir, parce qu’il faut l’avouer courir sur la plage ce n’est pas le plus simple du monde.

Après plus d’une demi-heure de course, Djazia se stoppa quelques secondes reprenant son souffle. Les joues rougies, les membres endoloris elle se laissa tomber sur le sable humide afin de ne pas s’effondrer de tout son long. Retirant ses chaussures, elle y fourra son ipod et enfouit ses pieds dans le sable, laissant un petit soupire s’échappait de ses lèvres. Doucement elle releva les bras au-dessus de sa tête afin de s’étirer. Les yeux clos, elle profita de la brise marinière pour se rafraîchir. Les quelques rayons de soleil se reflétaient dans la mer azur et donna une soudaine envie de baignade à Djazia. Retirant son short, elle se dirigea vers la mer tout en détachant ses cheveux qui lui révèrent en pleine tête dû au vent et ne se fit pas prier pour entrer dans l’eau. L’eau froide la figea quelques secondes avant que son corps s’habitue afin à la température assez basse. Faisant quelques brasses, elle observa de loin les quelques surfeurs tentant de prendre les dernières vagues et se promit d’essayer d’en faire un jour. Elle retourna sur la plage et tenta de ne pas tomber en sortant de l’eau, après tout faut pas foirer les sorties dans ses moments-là. Essorant ses cheveux, elle tourna la tête vers la droite et vit quelqu’un s’approcher d’elle. Djazia plissa les yeux et reconnu que très vaguement le meilleur ami de Wade. Un coup à droite, un coup à gauche, pas de Foster en vue parfait ! Elle se redressa et sourit. Anton c’était l’innocent de leur rencontre, subissant les foudres de l’ainée des Lewinski pour une faute qu’il n’avait pas commise, il n’avait pas mis longtemps pour se venger de cet affront de bonne guerre. Le jour où il avait renversé son café sur elle, elle avait seulement rigolé, elle ne pouvait décemment pas lui en vouloir.

« Voyez vous ça, Melle Lewinsky qui prend le soleil. » Elle sourit et croisa les bras sur son torse. « Il faut bien en profiter après tout. Qu’est-ce que tu fais ici Whitehead ? Il n’y a pas foule pour draguer sur cette plage aujourd’hui. » Il avait tout pour lui à part son amitié avec Wade … Ce n’était pas pour lui déplaire que de faire chier Wade, en parlant avec Anton, mais elle appréciait le jeune homme sans pour autant lui faire croire qu’il pouvait y avoir un jour un coup d’un soir. Elle avait une dignité de femme et surtout même si elle savait que ça ferait chier Wade, elle avait quand même l’obligeance de ne pas faire ça avec son meilleur ami. Frissonnant, elle se réchauffa comme elle le pouvait à l’aide de ses mains. « Dis, si t’étais un gentleman digne de ce nom tu me prêterais bien ta serviette. » dit-elle tout en pointant du doigt le bout de tissu qu’elle apercevait.

La perversion c’est une affaire de goût, c’est comme la bouffe chinoise : on aime ou on n’aime pas. N’empêche que quand on est chinois on a pas le choix !

sunset.

« Il faut bien en profiter après tout. Qu’est-ce que tu fais ici Whitehead ? Il n’y a pas foule pour draguer sur cette plage aujourd’hui. »

Tu prends la pique avec le sourire. Elle te connaissait bien mine de rien cette fille. Enfin comme toute la ville quoi. C'est un secret pour personne que les filles c'est ton point faible. Que des fois - souvent - t'utilises plus ce que t'as dans le froc plutôt que ce que t'as dans la tête. Mais t'es conscient que y'a d'autres choses dans la vie, toi qui assume toute ta famille, tu le sais mieux que personne. Alors tu t'autorises à être con et à baiser tout ce qui bouge quand on en laisse l'opportunité. C'est encore trop pesant pour toi d'être un adulte avant l'âge. Mais ça, pourquoi tu le dirais à qui que ce soit ? Un connard ça a pas besoin d'excuse.

« Figure-toi que la mer fait partie de mes régulières. »

Tu lui tiens ta serviette et tu te laisses tomber nonchalamment dans le sable. Ton regard caresse l'horizon rougeoyant. Pendant un moment le silence tombe entre vous, juste entrecoupé par le bruit des vagues, ce truc apaisant que les gens achètent en CD. C'est la pire connerie de la terre. Un mp3 débile rendra jamais le son et la raisonnance exacte du chant de la mère, un point c'est tout. Tu lèves à nouveau les yeux vers elle.

« Des fois, je me dis que j'pourrais rester comme ça toute ma vie, à attendre. Pas toi ? Enfin bref, encore une connerie de plus à mon actif. »

Tu souris et tu ébouriffes pensivement tes cheveux encore humide. Tu l'as pas quitté des yeux. Faut dire qu'elle est carrément belle, cette fille. Même un aveugle pourrait pas passer à côté de ça. Alors ouais, tes intentions envers elle sont pas tout à fait honorables. Mais à ta décharge, t'as pas l'intention de coucher avec pour la jeter ! Non, tu construirais bien un truc avec elle. Ok, t'avais une raison précise de l'avoir choisi mais bon c'est un détail non ? Alors depuis que tu t'es mis ça en tête, tu lâches pas le rumsteck. Elle a pas l'air prête à coopérer, en fait ça l'amuse beaucoup de ton point de vue mais comme ça t'amuse aussi pas mal tu t'en plains pas. Tes yeux glissent sur ta tenue.

« Venue entretenir ta forme physique ? »

Attrapant la serviette tendue par Anton, Djazia l’entoure autour de ses épaules et vint s’asseoir à côté de lui, enfouissant ses pieds dans le sable, elle posa son regard sur l’horizon et sourit le plus simplement possible. « Figure-toi que la mer fait partie de mes régulières. » Un léger rire s’échappe des lèvres de la blonde et elle ne peut s’empêcher de lui donner un coup d’épaule en secouant la tête. « T’es bête. » qu’elle souffle doucement. Elle craque de nouveau ses doigts pour les détendre, c’est une façon comme une autre pour elle. « Des fois, je me dis que j'pourrais rester comme ça toute ma vie, à attendre. Pas toi ? Enfin bref, encore une connerie de plus à mon actif. » Djazia arqua un sourcil, elle le savait légèrement bizarre, mais là il battait des records … Il lui sortait le grand jeu c’est ça. « C’est une technique de drague ? » demande-t-elle en le regardant avant de lui sourire. « Parce que ça marchera pas sur moi, les grands bruns énigmatiques j’en ai eu un bon nombre et ils ont tous quelques choses de commun. » elle approcha de lui et murmura « c’est qu’ils en ont tous une petite. » Djazia ne put s’empêcher d’éclater de rire après c’être éloignée de l’oreille d’Anton. Elle pouvait en dire des conneries par jour, des fois elle s’amusait à les compter quand elle était dans ses bons jours. Mais là, il allait la prendre pour une dingue, limite nympho sur les bords. Boarf … tant pis ! La cadette des Lewinski remarqua rapidement qu’il ne l’avait pas quitté des yeux et elle se sentit gêné, elle n’avait pas l’habitude qu’on la regarde fixement comme ça pendant un petit moment. Elle se passa la main dans les cheveux et sourit comme ça encore et toujours ce fameux sourire qui lui permettait de cacher tous ses sentiments qu’elle ressentait si rapidement en une fraction de seconde. Djazia se releva, faisant tomber la serviette de ses épaules, se retrouvant seulement en brassière et boxer … Ce qui ne la tracassait pas plus que ça. Elle avait arrêté d’être pudique à partir d’un certain âge. « Venue entretenir ta forme physique ? » C’est un génie ! Elle se retourna vers lui, les bras croisés sur son torse. « Il faut bien, je suis quand même la capitaine de mon équipe faut que je sois en forme. » Remarquant soudainement la planche à côté de lui, elle réfléchit un instant et se lança dans ce qui allait devenir une séance de fou rire général. « Dit Anton chéri, tu m’apprends à faire du surf ? » demanda-t-elle en faisant sa mine de chien battu, qu’elle avait travaillé presque depuis sa naissance, afin de soudoyer parents, sœur, petit ami, ami, professeur et bien d’autres.