Franchement si Djazia avait pu rester dans son lit ce matin, elle l’aurait fait. Ignorant son réveil, elle se cacha sous ses draps et referma les yeux. Un claquement de porte sourd, une effluve d’alcool froid se propagea dans la chambre et un grognement disgracieux s’échappa des lèvres de Djazia. « Djazia lève toi, tu vas être en retard en cours. » bégaya sa mère. Mais oui j’allais t’en parler … pensa Djazia. Elle ne mit pas trop de temps avant de sortir de son lit pas besoin que sa mère vienne la toucher ce matin, elle pourrait lui en coller une. Ne prenant même pas la peine de lui adresser un mot, elle la contourna juste pour se diriger jusqu’à la douche. Il lui restait peu de temps pour se préparer et l’envie de se recoucher était grande … Ce matin t’as vraiment pas envie de faire des efforts vestimentaires, alors une simple robe blanche et une paire de compenser suffiront (oui c’est simple pour elle …) La soirée de ce week-end lui avait retourné la tête et le mal de crâne qui la rendait folle lui rappela malheureusement que l’alcool n’est vraiment pas bon pour la santé. Se massant les tempes, elle décida pour une fois de mettre ses lunettes. Elle n’était franchement pas adepte de cet accessoire, mais elle ne pouvait continuer à avoir mal ainsi. Elle posa une paire de ray-ban noir, simple et sexy puis soupira avant de descendre en bas. Attrapant une pomme et une bouteille d’eau au passage, elle mit tout ça dans son sac et s’en alla de chez elle, n’oubliant pas de claquer la porte derrière elle.

Vélo, voiture, bus ou à pied … Un choix cornélien ! Vélo avec sa robe c’est mort, voiture elle n’avait pas envie de conduire et avait la flemme de marcher … Bon bah bus ! Le trajet fut long et laborieux, tout le monde la regardait étrangement, mais à part écouter sa musique et regarder par la fenêtre elle n’avait rien fait d’autre face à ses regards. Croquant dans sa pomme à la sortie du bus, elle se dirigea jusqu’à son casier afin d’y mettre tous ses cours de la journée de demain et de garder seulement son livre de science. Oui parce qu’elle avait la chance d’avoir science en première heure, avec un binôme débile et tellement en admiration devant sa propre personne qu’elle préférait s’ouvrir les veines que de lui parler ou de lui faire comprendre quelque chose durant ce cours. Passant une main dans ses cheveux, elle entra dans la salle et s’assit remarquant au passage qu’il n’était pas arrivé … « Mademoiselle Lewinski pouvez-vous me dire où est votre binôme, encore ! » demanda le professeur de science. La demoiselle releva la tête et arqua un sourcil. Qu’est-ce qu’elle en savait, peut-être coincé dans les toilettes avec une cheer ou en train de se demander si le tee-shirt bleu s’accord mieux avec ses yeux que le rouge. Une crise existentielle quoi … « Comment je peux le savoir … » lança-t-elle en soupirant. Au même moment la porte s’ouvrit et telle une entrée sur le tapis rouge, Wade Foster entra dans la salle. Des gloussements insupportables s’échappèrent des lèvres des jeunes filles en chaleur et Djazia leva les yeux au ciel. « Monsieur Foster nous fait l’honneur de sa présence. » lança le prof d’un air sarcastique. « Quelle chance. » ne put s’empêcher de renchérir Djazia. Il s’assit à côté d’elle et pria intérieurement qu’il ne lui adresse pas la parole du cours.

En y repensant Djazia n’aurait vraiment pas dû se lever ce matin. Tapotant son stylo sur son cahier, elle fixa le tableau noir en priant que Wade soit malade ou qu’il ait tellement la gueule de bois qu’il a pas pu se lever, ou qu’il se soit fait renversé par un vélo (c’est mal de désiré la mort des gens, mais ce n’était vraiment pas le matin pour que Djazia se prenne la tête avec Wade.) Malheureusement pour elle, monsieur entra juste après que la sonnerie de début de cours retentisse et vint s’asseoir à côté de Djazia. Elle tente en vain de l’ignorer quelques secondes, mais c’est peine perdu avec un gars comme lui. « Comment va mon rayon de soleil ? » Ses doigts se crispent sur son stylo à peine les doigts de Wade effleurent ses cheveux pour repositionner une mèche. Djazia sent déjà les paires de yeux rageurs se posaient sur elle … Elle soupire et décidé pour une fois de ne pas le rembarrer et de rentrer dans son jeu. Bah quoi ? Il n’est pas le seul à jouer dans cette histoire. La demoiselle tourne son regard vers lui et sourit machinalement comme si c’était une personne qu’elle appréciait en face d’elle. « Ca va bien et toi mon lapin ? » demanda-t-elle en faisant glisser ses doigts sur son bras nu. « T’as mauvaise mine, t’as encore trop fait la fête ce week-end. » Stoppant les caresses sur son bras, elle posa son menton dans la paume de sa main et lui fit un clin d’œil. « Je t'ai pas trop manqué, ça va ? » Oh non ça il lui avait pas du tout manqué … Mais ça elle ne pouvait pas le dire sinon elle mettrait fin à son manège et dieu que ce manège était jouissif. Djazia détourna son regard vers l’arrière et pu remarquer que les filles de son groupe n’avaient qu’une envie, lui sautaient dessus pour la tuer sûrement. Elle leva les yeux au ciel et reporta son attention sur son binôme. Elle glissa une main sur son cou, glissant de temps en temps ses doigts sous le tee-shirt de Wade. « Non ça va, tu sais j’arrive à survivre le plus souvent loin de toi. Puis quand t’es pas là c’est plus facile pour voir les autres garçons. » Djazia posa sa main sur sa bouche faussement surprise par sa révélation soudaine et haussa les épaules. « Oups ça j’aurais pas dû le dire n’est-ce pas ? » Affligeant ! Djazia tenta de glousser de façon très poussé, mais rien de bien convaincant. Après tout c’était pas son genre d’être comme ça … « Sinon va te faire Foster, vu que je suis la seule qui bosse dans le binôme, faut que j’écoute un minimum. » Oui le jeu était terminé et elle reporta son attention sur le cours. Pinçant légèrement sa lèvre inférieure, elle repositionna ses lunettes sur son nez avant de griffonner quelques trucs sur sa feuille.